samedi 29 mars 2014

Chaises en métal : les meubles modernes
en acier, une nouvelle ère

Chaises en métal : l’acier, la nouveauté des temps modernes


Au début du dernier siècle, dans les années 20 et 30, l’histoire des meubles et, notamment, des chaises en métal entame un nouveau chapitre : les chaises en acier, c’est-à-dire en une matière consistant d’un alliage entre 98% de fer et 2% de carbone.

L’Allemagne avec son mouvement de Bauhaus compte comme pionnier de ce nouveau goût de meubles. L’exposition "L’appartement" (Die Wohnung) de Stuttgart 1927 le présente pour la première fois au grand public. Les artisans qui montrent leur produits misent sur deux caractéristiques essentiels de l’acier que les meubles en fer ne peuvent pas offrir : d’abord une grande stabilité, mais, en même temps, la capacité de fléchir.

Le succès de la nouvelle matière base essentiellement sur la tendance de l’époque vers tout ce qui est moderne. Les gens se sont lassés des meubles lourds et foncés avec une surcharge d’ornement dont témoigne d’ailleurs aussi le nouveau style des garde-corps sur les balcons qui, avec l’invention de la fonte et le début de la fabrication industrielle, ont perdu leurs ornements fantaisistes. La mode tire vers des formes plus légères, simples et lumineuses.

Dans cette ambiance, l’acier est la matière idéale pour les chaises : elle exige des formes réduites au fonctionnel. Parallèlement, le public est attiré par tout ce qui est processus nouveau. Des techniques comme la fonte ou l’alliage fascinent l’amateur de l’art et de l’artisanat.

Lors de l’exposition à Stuttgart 1927 où les 20.000 visiteurs peuvent rencontrer des designers connus comme Le Corbusier et Peter Behrens, un jeune artiste se fait remarquer, le Hollandais Mart Stam. Il présente une construction unique à cette époque qui arrive à étonner les experts et le public : la chaise sans pieds de derrière, la soi-disant chaise Cantilever. Un peu plus tard, son collègue Mies van der Rohe devra reprendre cette idée, en ajoutant la capacité de fléchir.

Mais à cette exposition, Mart Stam est considéré comme l’espoir du style moderne. Il a 28 ans est plein d’idées. On parlait de nouveau de lui lorsque, trois ans plus tard, il faisait partie du groupe d’architectes qui partaient pour la Russie - à l’époque l’URSS - pour répondre à l’appel de Staline de construire des maisons adaptées aux besoins des travailleurs, donc saines et fonctionnelles. Le projet a échoué, surtout à cause d’un manque de moyens, ce que n’empêchait pas le jeune Hollandais d’accepter des chantiers dans l’Ukraine et à Orsk.

Lorsque Mart Stam est retourné en Europe, la guerre était déjà dans l’air. Il a passé quelques années comme directeur de l’Institut des Arts Industriels dans son pays d’origine, pour, après la guerre, joindre l’Allemagne et s’engager dans la reconstruction du pays.

Toutefois, malgré toutes les œuvres qu’il a créées ou à la création desquelles il a participé, le nom de Mart Stam reste lié à ses idées autour du style moderne des meubles et, notamment, de sa chaise en métal sans pieds de derrière, la chaise Cantilever.
Copyright : Laure Malombe

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