Chaises en métal : l’acier, la nouveauté des temps modernes
Au
début du dernier siècle, dans les années 20 et 30, l’histoire
des meubles et, notamment, des chaises en métal entame un nouveau
chapitre : les chaises en acier, c’est-à-dire en une matière
consistant d’un alliage entre 98% de fer et 2% de carbone.
L’Allemagne
avec son mouvement de Bauhaus compte comme pionnier de ce nouveau
goût de meubles. L’exposition "L’appartement"
(Die Wohnung)
de
Stuttgart 1927 le présente pour la première fois au grand public.
Les artisans qui montrent leur produits misent sur deux
caractéristiques essentiels de l’acier que les meubles en fer ne
peuvent pas offrir : d’abord une grande stabilité, mais, en
même temps, la capacité de fléchir.
Le
succès de la nouvelle matière base essentiellement sur la tendance
de l’époque vers tout ce qui est moderne. Les gens se sont lassés
des meubles lourds et foncés avec une surcharge d’ornement dont
témoigne d’ailleurs aussi le nouveau style des garde-corps
sur les balcons qui, avec l’invention de la fonte et le début de
la fabrication industrielle, ont perdu leurs ornements fantaisistes.
La mode tire vers des formes plus légères, simples et lumineuses.
Dans
cette ambiance, l’acier est la matière idéale pour les chaises :
elle exige des formes réduites au fonctionnel. Parallèlement, le
public est attiré par tout ce qui est processus nouveau. Des
techniques comme la fonte ou l’alliage fascinent l’amateur de
l’art et de l’artisanat.
Lors
de l’exposition à Stuttgart 1927 où les 20.000 visiteurs peuvent
rencontrer des designers connus comme Le Corbusier et Peter Behrens,
un jeune artiste se fait remarquer, le Hollandais Mart Stam. Il
présente une construction unique à cette époque qui arrive à
étonner les experts et le public : la chaise sans pieds de
derrière, la soi-disant chaise Cantilever. Un peu plus tard, son
collègue Mies van der Rohe devra reprendre cette idée, en ajoutant
la capacité de fléchir.
Mais
à cette exposition, Mart Stam est considéré comme l’espoir du
style moderne. Il a 28 ans est plein d’idées. On parlait de
nouveau de lui lorsque, trois ans plus tard, il faisait partie du
groupe d’architectes qui partaient pour la Russie - à l’époque
l’URSS - pour répondre à l’appel de Staline de construire des
maisons adaptées aux besoins des travailleurs, donc saines et
fonctionnelles. Le projet a échoué, surtout à cause d’un manque
de moyens, ce que n’empêchait pas le jeune Hollandais d’accepter
des chantiers dans l’Ukraine et à Orsk.
Lorsque
Mart Stam est retourné en Europe, la guerre était déjà dans
l’air. Il a passé quelques années comme directeur de l’Institut
des Arts Industriels dans son pays d’origine, pour, après la
guerre, joindre l’Allemagne et s’engager dans la reconstruction
du pays.
Toutefois,
malgré toutes les œuvres qu’il a créées ou à la création
desquelles il a participé, le nom de Mart Stam reste lié à ses
idées autour du style moderne des meubles et, notamment, de sa
chaise en métal sans pieds de derrière, la chaise Cantilever.
Copyright
: Laure Malombe
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